« Wahid Bouzidi, c’était comme notre grand frère »

« Wahid Bouzidi,  c’était comme notre grand frère »
Disparition
  • Les jeunes du Drancy comedy club qu'il animait se souviennent avec émotion du comique décédé dimanche des suites d'un AVC
  • Révélé par le Jamel Comedy Club, le comédien de 45 ans, passé par le cinéma, participait souvent à l'émission « Vendredi, tout est permis » d'Arthur.
  • SSD.fr a recueilli les témoignages de jeunes de sa ville de résidence qui bénéficiaient de ses conseils en improvisation théâtrale.

« Wahid, c’était comme notre grand-frère, il était très attentionné, d’une extraordinaire gentillesse avec chacun d’entre nous. Il nous conseillait de nous inspirer de la vie réelle pour écrire nos sketchs et nous aidait énormément pour prendre confiance sur scène… » confie Samy, 13 ans, artiste en herbe du Drancy comedy club.

L’adolescent, sous le coup de l’émotion, insiste sur l’altruisme et l’humilité du comique, qui s’attachait depuis près de deux ans à démocratiser l’art du stand-up auprès de la jeunesse de la ville de Seine-Saint-Denis où il résidait depuis une dizaine d’année. Comme ses copains Danil, Kevyn, Yanis… Fehd, 16 ans, est dévasté par le décès du quadragénaire, après une hospitalisation d’urgence dans une clinique de Marrakech au Maroc. « Il nous disait souvent qu’une minute sur scène, c’est des heures de travail d’écriture et de répétitions en amont et qu’il faut se sentir prêt pour se lancer en confiance devant le public ». 

Des conseils que l’humoriste pratiquait lors des tournées du Jamel comedy club de 2007 à 2009 puis au Marrakech du rire animé par son ancien boss. Son personnage de gaffeur débonnaire zélé à l’égard de Jamel Debbouze a fait des étincelles et lui a permis plus tard de jouer dans une vingtaine de films, principalement des comédies telles que Case départ, Beur sur la ville, Mohamed Dubois,  Super-héros malgré lui… ou la série humoristique Tongs et paréo.

Interprète de one-man-shows à partir de 2009 avec Wahid se lâche ou Graisse académie, l’humoriste n’hésitait pas à transcender ses difficultés personnelles pour faire rire des travers de la société, à l’instar du dernier seul en scène Wahid se relève où il s’inspire de ses problèmes de santé survenus à partir de son premier AVC, à l’hôpital Bichat de Paris.

L’artiste, élevé à Bobigny et membre un temps d’une troupe de Gagny, était très impliqué dans la vie associative locale et participait également à ses sessions d’improvisation de théâtre avec l’association drancéenne Danton coeur« Il pensait que la culture permet de s’ouvrir aux autres et de se sentir mieux dans sa peau » indique Djamel Mehadji, président de cette structure et ancien camarade de classe d’un des frères de l’artiste. « Wahid incitait les ados à maîtriser le débit de la parole, l’expression corporelle, les regards, les silences… Certains m’ont confié qu’ils ont réussi sans souci leur oral du Baccalauréat de français grâce à cet apprentissage ».

Quelques semaines avant un deuxième AVC en 2021, l’humoriste affichait une clairvoyance impressionnante. « Le fait de tenir des heures sur scène est une revanche (…) J’ai pris conscience qu’on est juste de passage, qu’il faut juste kiffer la vie ». 

Wahid Bouzidi dans un théâtre de Drancy

Attentif à ses jeunes pousses, Wahid Bouzidi a formé plusieurs stand-uppers en passe de devenir professionnels, qui brûlent les planches de théâtres parisiens.

Crédit-photo : Drancy comedy club

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