- La créatrice de mode, designeuse, activiste et artiste contemporaine, Carla Fernández expose au 19 M en convoquant les savoirs-faire multiséculaires des communautés indigènes du Mexique.
- Un travail en collaboration avec près de 180 tisserands, brodeurs et sculpteurs sur bois qui permet à sa maison de mode éthique d’être certifiée B Corp.
- Elle imagine une mode contemporaine, mexicaine et universelle à la frontière de la création textile, de l’artisanat et des arts plastiques.
Possédant une double formation, en histoire de l’art et en design de mode, Carla Fernandez collecte, documente, questionne, étudie et valorise les cultures autochtones des différentes régions du Mexique. En cherchant à saisir le fonctionnement du métier à tisser manuel qui dicte ses formes propres, elle crée des pièces vestimentaires sans découpe ni perte de matière. Châles, chaussures, tuniques, bijoux, sacs pensés pour vivre sur le temps long, à rebours de l’éphémère.

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Une police sur-mesure
« Nous avons demandé à Lance Wyman, le designer du logo des JO de Mexico de collaborer avec nous pour créer la typographie de l’exposition. Il s’est inspiré pour cela de nos racines mexicaines » explique l’artiste Carla Fernandez à l’entrée de son exposition présentée à Denver puis à Mexico.

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Fabriquées par Massaro
Ces chaussures-jaguar sont l’une des cinq paires de chaussures conçues par Carla Fernández et Massaro, atelier de souliers sur-mesure résident du 19M. Animal fétiche au Mexique, symbole de puissance aux vertues protectrices, le jaguar est présent au Mexique dans les fêtes traditionnelles sous forme de masque.

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Réemploi arty du molinillo
« Notre maison de couture propose aussi de résoudre des problèmes, comme celui de l’artisanat du « molinillo ». Avant, nous utilisions ce bâton comme un fouet pour dissoudre le chocolat qui se présentait avant sous forme de pastille. Le chocolat est en poudre désormais, et nous n'utilisons plus du tout ces bâtonnets avec des anneaux autour. » explique Carla Fernandez en montrant ceux qu’elle a brodé sur ce vêtement. « Nous avons aussi transformé ces bâtonnets en bracelets que nous vendons à la Tate Modern, au MoMA, ici et un peu partout dans le monde. »

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Des techniques de tissage très complexes
« Nous sommes autant des designers que des facilitateurs ou agents culturels parce que les techniques de tissage utilisées pour les rebozos (ndr châles mexicains dont les femmes s’entourent et qui recouvrent leur tête) sont très complexes. Pour certains rebozos, il y a jusqu’à 13 tisserandes différentes qui travaillent dessus, chacune ayant sa spécialité en fonction de chaque technique. Trois ou quatre mois sont nécessaires pour réaliser un châle comme celui-ci en Ikat. Vous faites beaucoup de nœuds, puis vous les teignez, puis vous faites des nœuds, puis vous commencez à tisser, et c'est alors que le design devient incroyable. » explique Carla Fernandez

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Femme à tête de fleurs
Têtes-fleuries créées par Miyoko Yasumoto, artiste en fleurs séchées installée à Aubervilliers.

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Masque ? sculpture ? ou lunettes ?
Trois paires de « lunettes » ont été conçues par Carla Fernández et le bijoutier orfèvre Goossens. Un clin d’oeil à l’oeuvre du mari de la créatrice, le sculpteur Pedro Reyes.

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Activiste et féministe
Lauréate du prix Prince Claus en 2013 pour son impact positif sur le développement des communautés, Carla Fernández utilise le textile comme support de ses revendications. Engagée en faveur de la justice sociale, du droit des femmes et des immigrés, l’artiste écrit ses slogans au marqueur sur le huipil, une tunique en lin portée par les femmes de toutes classes sociales bien avant la chute de l’empire aztèque.
« Carla Fernández. L’avenir fait main » est visible jusqu’au 17 décembre 2023. Entrée libre.
La Galerie du 19M, 2 place Skanderbeg, entre Paris et Aubervilliers
Du mercredi au vendredi de 11h à 18h,
Le samedi et le dimanche de 11h à 19h
Crédits photos : Sophie Loubaton.