Farid Beziouen : « Tant que mon corps suit, je continuerai à jouer »

Farid Beziouen : « Tant que mon corps suit, je continuerai à jouer »
Football
  • Après sa défaite à domicila face à Epinal, le Football Club 93 Bobigny-Bagnolet-Gagny n'est plus en lice pour la montée.
  • Une très belle saison malgré. tout que le club doit en partie à son joueur vedette et meilleur buteur de N2, Farid Beziouen, auteur de 19 buts et 10 passes décisives en 28 rencontres.
  • Découvrez son interview.

Résultat de la fusion en 2020 des clubs de Bobigny, Bagnolet et Gagny, le FC 93 réalise une saison pleine en championnat de National 2, même s’il a échoué aux portes de. la montée en National 1 après sa défaite face à Epinal le samedi 27 mai. Un homme incarne cette belle saison du FC 93 : Farid Beziouen. Alors qu’il évolue à un poste de milieu offensif, ce joueur de poche (1,67 m) de 36 ans, qui a pris part à toutes les journées de championnat, a déjà inscrit la bagatelle de 19 buts et offert 10 passes décisives, ce qui en fait le meilleur buteur de sa poule (B). Au crépuscule de sa carrière mais au sommet de sa forme, le natif d’Aubervilliers, qui est passé par de nombreux clubs amateurs du département (Tremblay-en-France, Noisy-le-Sec), semi-pros (le Red Star) et quelques équipes professionnelles (la JS Kabylie en D1 algérienne, Sedan et Orléans en Ligue 2) n’a pas l’intention de raccrocher les crampons, estimant qu’il a encore de belles années devant lui. On ne peut que s’en réjouir.

Comment expliquez-vous votre réussite actuelle ?
Farid Beziouen : Depuis que j’ai signé au FC 93, il y a deux ans, tout se passe vraiment bien pour moi, j’ai d’excellentes sensations sur le terrain. La saison dernière était moins impressionnante que celle-ci au niveau des stats (11 buts) mais j’étais déjà très en jambes. Le club avait fini à une belle 4e place. A l’intersaison, tout en conservant l’ossature de l’équipe, le club a effectué un recrutement ambitieux et malin, mêlant jeunes joueurs et joueurs plus expérimentés. Arrivé sur le banc en 2022, Christophe Taine, notre coach, est parvenu à tirer cet effectif vers le haut, il est venu apporter son savoir et compte évidemment pour beaucoup dans nos bons résultats. L’élan positif qui règne actuellement au club me donne envie de m’investir un peu plus tous les jours. Je suis hyper motivé. Et puis on a la chance de compter sur un public toujours très présent et qui nous soutient énormément lors de nos matches à domicile [au stade Auguste-Delaune de Bobigny]. Ces encouragements en tribune donnent envie de se surpasser.

Avec 20 buts en championnat, vous êtes largement en tête du classement des buteurs. Réalisez-vous la plus belle saison de votre carrière ?
F.B : Dans le football moderne, on s’intéresse malheureusement plus aux statistiques qu’au contenu. Cette saison, je suis en effet très efficace mais je me souviens avoir réalisé des matches au moins aussi pleins lors de mes passages au Red Star et à Avranches [sous les couleurs de ce club, il avait fini co-meilleur buteur du National avec 17 buts lors de la saison 2015/2016], notamment. Le fait que j’ai 36 ans met certainement un peu plus en évidence ma réussite actuelle.

« ON CONSIDÉRAIT À L’ÉPOQUE QUE J’ÉTAIS TROP PETIT, TROP FRÊLE POUR INTÉGRER UN CENTRE DE FORMATION »

Justement, avez-vous déjà songé à une fin de carrière ?
F.B : Tant que mon corps suit, que je ne me blesse pas gravement, je continuerai à jouer. Le milieu du football professionnel en France a un problème avec les joueurs qui dépassent les 35 ans, on les considère cramés, c’est dommage. Personnellement, je ne fais plus attention à mon âge, je ne me sens pas vieux, j’ai une bonne hygiène de vie et je suis heureux : pourquoi m’arrêter ?
Bien sûr, je prépare déjà un peu la suite. Je suis titulaire d’un contrat fédéral à Bobigny et je vais bientôt valider mon brevet d’entraîneur de football (BEF) et devenir dans la foulée le coach adjoint de l’équipe U16 du FC 93. Mon objectif de toute façon est de rester dans le monde du foot, que ce soit au bord du terrain, en tant qu’entraîneur, ou à un poste administratif.

Si vous avez surtout joué à un niveau amateur, vous avez aussi connu le monde professionnel, quel a été votre parcours ?
F.B : Je suis né à Aubervilliers mais j’ai passé toute mon enfance et une partie de ma jeunesse à Tremblay-en-France. J’ai commencé à jouer au foot sur le city stade de mon quartier et j’ai signé ma première licence à 11 ans au FC Tremblay où j’ai fait toutes mes classes jusqu’à l’équipe senior qui évoluait en DHR (8e division). Ensuite, je suis parti à Noisy-le-Sec, club avec lequel j’ai connu l’accession en CFA (aujourd’hui N2). Au bout de deux ans, j’ai pris la direction de Créteil, puis du Red Star, à deux reprises. Après, j’ai posé mes valises à Avranches, à Fleury, à Saint-Maur et enfin à Bobigny depuis 2021. Mes quelques expériences en tant que professionnel à Sedan, Orléans et à la JS Kabylie ne m’ont offert que des bons moments. En Algérie, par exemple, j’ai eu la chance de disputer une finale de coupe nationale – que j’ai perdue malheureusement -, devant 30 000 spectateurs en feu. J’en garde un souvenir incroyable.

 

Farid Beziouen jouant au football

Vous avez la particularité de n’être jamais passé par la case centre de formation. Pour quelle raison ? Retour ligne automatique
F.B : J’avais beau avoir un beau bagage technique, on considérait à l’époque que j’étais trop petit, trop frêle, bref pas assez physique pour réussir au plus haut niveau. On ne m’a même pas laissé ma chance, j’ai été condamné d’emblée. Mais je n’éprouve aucune amertume car je suis très fier de mon parcours et de ma carrière. Je n’ai aucun regret. Si enfant on m’avait dit que plus tard je découvrirais la Ligue 2 et connaîtrais une expérience à l’étranger, j’aurais signé tout de suite. C’est ce qui s’est passé, cela suffit amplement à mon bonheur.

Vous êtes né à Aubervilliers, vous avez grandi à Tremblay-en-France et vous avez évolué dans plusieurs clubs de Seine-Saint-Denis… Vous semblez avoir un lien très fort avec ce département ? Retour ligne automatique
F.B : La Seine-Saint-Denis représente beaucoup de choses pour moi. Ma famille en est originaire, ma femme aussi… Nous sommes d’ailleurs retournés vivre à Tremblay-en-France, ma ville de cœur. Dans ce département, il y a un vivier de joueurs incroyable, sans équivalent en France. J’ai eu la chance d’évoluer avec de très bons joueurs dans les clubs où je suis passé, j’espère que ça va durer encore longtemps.

 

NDLR : interview réalisée avant la défaite face à Epinal

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