Timothée Adolphe, en bronze malgré tout

Timothée Adolphe, en bronze malgré tout
Para-athlétisme
  • L’athlète non-voyant de Saint-Denis Emotion est allé chercher mercredi la 3e place du 400m, soit la 2e médaille de la délégation française sur ces championnats du monde.
  • C’est toutefois la déception qui dominait après course, lui qui souhaitait défendre son titre mondial.
  • « On n’a pas réussi à faire la dernière ligne droite qu’on voulait », a-t-il regretté, battu au final par le Brésilien de Souza Gomes et l’Espagnol Descarrega.

Il est resté de longues minutes au milieu des siens, dans cette tribune principale de Charléty qui les avait tant portés, lui et Trésor Makunda, le deuxième Tricolore de cette finale. Timothée Adolphe était abattu mercredi soir, pas allègre comme on le connaît d’habitude. La faute à cette 3e place acquise sur le 400m non-voyant, lui qui souhaitait défendre son titre acquis 4 ans plus tôt aux championnats du monde de Dubaï.

« C’est une médaille d’or qu’on venait défendre, on repart avec le bronze donc forcément, c’est de la déception. Après, ça reste une médaille mondiale donc on ne va pas cracher dessus et peut être qu’à froid on l’appréciera un peu plus que maintenant », lâchait-il en zone mixte aux côtés de son guide Jeffrey Lami, lui aussi déçu.

A l’entrée de la ligne droite, le Guépard blanc- son surnom- était pourtant encore en tête de la meute. Mais deux de ses adversaires, le Brésilien De Souza Gomes, vainqueur en 51’’00 et l’Espagnol Descarrega (51’’18) l’auront remonté dans les derniers mètres.

« On a un tampon en sortie de virage qui nous coûte probablement quelques centièmes, ne serait-ce que pour l’argent. Et à moi, il me manque peut-être 40 m », analysait après coup Timothée Adolphe, 3e de la course en 51’’21. Son meilleur temps cette saison, malheureusement insuffisant face aux performances du Brésilien et du champion paralympique ibérique.

« Il a sans doute manqué un peu de fraîcheur à la fin et dans la bagarre, on n’a pas réussi à finir aussi à l’aise qu’on espérait », estimait quant à lui, Jeffrey Lami, le bien nommé, inséparable de son pote depuis 6 ans maintenant.

Un peu plus loin en zone mixte, Trésor Makunda, 4e de la finale, faisait lui aussi la grimace, se consolant seulement avec le « quota paralympique » – autrement dit la garantie d’avoir plusieurs Tricolores sur le 400m au départ des Jeux de Paris 2024 – obtenu grâce à la présence de deux Français en finale.

Timothée, lui, était déjà reparti au combat : le 14 juillet commencent pour lui les séries du 100m non-voyant, une distance sur laquelle il présente aussi de solides références, lui le vice champion paralympique de Tokyo. «Mon rêve n’est pas mort, décrocher l’or/ Tenace, déter, à la vie à la mort/ Malgré nos échecs, nos désillusions/ Encore debout, plein d’abnégation », chantait ce mordu de hip hop sur son album « A vos marques ». On peut lui faire confiance pour rapper ça dès vendredi sur la ligne droite.

Christophe Lehousse

À lire aussi...
Para-athlétisme

Timothée Adolphe, star des championnats du monde à Paris

Du 10 au 17 juillet, l'athlète de Saint-Denis Emotion connaît un premier vrai test grandeur nature au stade Charléty à Paris, à un an des Jeux paralympiques au Stade de France. Il remet en jeu son titre de champion du[...]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *