Coralie Demay, la sensation de juillet ?

Coralie Demay, la sensation de juillet ?
Cyclisme
  • La cycliste de St Michel-Mavic Auber 93 brille cette saison, avec un podium et une 4e place aux championnats de France.
  • La puncheuse de 30 ans espère bien faire partie de la sélection de l’équipe pour son 2e Tour de France après sa belle 24e place de l’année dernière.
  • Arrivée chez St Michel l’année dernière, elle se félicite d’avoir trouvé chez les Madeleines une équipe « familiale mais très professionnelle ».

On peut passer parfois une journée entière aux avant-postes, être dans la bonne échappée et ne pas en être récompensée. C’est ce qui est arrivé aux derniers championnats de France de Cassel (Nord) à Coralie Demay. Au pied de la dernière difficulté, dans la terrible montée de la porte d’Aire, la sociétaire de St-Michel Auber jouait encore « la gagne ». A l’arrivée, elle était 4e, la place la plus détestée par tous les sportifs du monde.

« Sur le coup, j’étais vraiment déçue. Je me suis imaginée sur le podium et même gagner, alors faire 4, c’est un peu la douche froide. Après, avec le recul, je n’ai pas non plus de regrets car dans le sprint, j’ai tout donné, j’ai été battue par plus fortes que moi », analysait au téléphone Coralie, auréolée aussi d’une bien belle 3e place sur l’épreuve de contre-la-montre de ces mêmes championnats de France.

Et si le vélo est parfois cruel, St-Michel Auber a redonné un coup de boost à Coralie Demay. Il y a deux ans, cette cycliste venue de la piste n’avait plus beaucoup d’essence dans le moteur. « J’avais tout donné pour me qualifier pour les Jeux de Tokyo. J’y suis allée, mais après, j’avais un peu perdu la passion du vélo. C’est Charlotte Bravard (directrice sportive d’Auber 93, ndlr), en venant me chercher pour monter à bord du projet St Michel, qui me l’a redonnée », raconte cette très sympathique coureuse. « St-Michel, c’est une équipe familiale, mais très professionnelle, et cette envie de construire en partant de l’échelon Continental (2e division, ndlr) me plaît bien », développe la puncheuse, profil de coureuse habituée à produire des efforts violents sur des temps relativement courts.

Et l’intéressée n’a pas eu à le regretter puisqu’elle a eu la chance de participer au renouveau du Tour de France féminin, relancé l’année dernière après 33 ans de longue absence.

Les yeux rivés sur le Tour

« Je ne peux pas dire que j’ai réalisé un rêve de gosse car avant, le Tour féminin n’existait tout simplement pas. En revanche, pendant le Tour, tout a été incroyable, souffle celle qui s’est désormais établie à Annecy. J’avais l’impression d’être transportée dans la télé quand je regardais le Tour des garçons. Je n’avais jamais vécu cette ambiance, ce niveau de performances… »

A l’arrivée, cela donnera une 24e place au général et un visage que la France du vélo découvre lors de son échappée sur « l’étape des chemins », dans le vignoble champenois (de Troyes à Bar-sur-Aube). Alors cette année, Coralie Demay espère bien être à nouveau de la fête, alors que St-Michel a déjà eu la confirmation de sa participation (du 23 au 30 juillet 2023). « Au départ, je trouvais le tracé presque pas assez sélectif. Mais je suis revenue sur ma position après avoir fait des reconnaissances avec l’équipe. Presque toutes les étapes sont usantes, l’avant-dernière journée qui arrive au Tourmalet va faire des dégâts et le chrono final autour de Pau me plaît beaucoup », estime cette spécialiste du contre-la-montre.

Le parcours de la prochaine Grande Boucle n’a qu’un défaut : il ne passe pas par la Bretagne, terre où Coralie Demay a grandi et commencé le vélo, au Véloce Vannetais. « J’y ai suivi mes deux grands frères, à l’époque j’étais en cadettes 2. Mais entre temps, tout le monde dans la famille a arrêté sauf moi », explique celle qui a ensuite été repérée par l’équipe du Futuroscope, qui allait devenir la FDJ, plus grosse équipe tricolore. Si la petite reine n’honore pas la Bretagne cette année, ce n’est pas non plus tragique pour Coralie, qui, avec un père militaire, a appris à être à l’aise partout. « Petite, on voyageait beaucoup : le Togo, le Gabon, avant qu’on se fixe à Vannes », se souvient la puncheuse.

Maintenant, c’est elle qui veut faire voir du pays à ses adversaires. Le grand rêve restant d’aller en claquer une belle sur la Grande Boucle. Pour cela, St Michel Auber peut compter sur son effet David contre Goliath. Et sur Coralie pour mener la fronde.

Christophe Lehousse

Photos: ©Auguste Devaire

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